Pendant 1 mois, du 17 octobre au 16 novembre 2017, Oxfam ouvre un pop-up store rue Antoine Dansaert à Bruxelles (Belgique) suivant la logique de l’ « Empty Shop ».

La logique de base d’un « Empty Shop » est qu’il ouvre sans aucun produit à vendre et qu’il se remplit petit à petit en fonction des dons.Ces dons sont ensuite vendus par Oxfam pour générer des revenus qui permettrons de financer des projets sociaux de par le monde. L’offre du magasin se renouvelle donc tous les jours.

Dans ce cas-ci, le magasin étant situé dans « la » rue des créateurs à Bruxelles, les dons viendront principalement de créateurs et stylistes belges de renom, mais également de marques haut de gamme internationales. Ceci offre aux grandes marques la possibilité de se défaire de stocks plus anciens et de prendre part à une économie circulaire. Bien entendu, les particuliers sont également les bienvenus pour faire don de vêtements de seconde main de qualité provenant de grands créateurs et marques.

Le concept de la scénographie, qui a pour nom «  La fabbrica del valore », consiste à mettre en avant la création de valeur qui se fait au travers de la récolte et du tri des vêtements, meubles et bibelots par Oxfam en Belgique. Le but est bien entendu également de profiter de la présence de ce pop-up store dans la prestigieuse rue Antoine Dansaert à Bruxelles et du soutien de grands stylistes et marques de mode haut de gamme pour interpeller, donner envie et forcer un nouveau regard sur Oxfam et leurs magasins de seconde main.

Cette scénographie est réalisée en grande partie sur base de produits ou éléments récupérés dans les différents stocks et ateliers de tri d’Oxfam en Belgique et a pour but de mettre en avant le travail du personnel au quotidien en valorisant et scénarisant bon nombre de leurs outils de travail.

L’élément central est une sorte de machine entonnoir symbolisant la récolte et le tri des vêtements pour en extraire entre autres des « pépites ». Des pièces rares données par des gens qui n’en avaient plus besoin et qui acquièrent une grande valeur dans les yeux d’un autre, soit parce que cette pièce lui est d’une véritable nécessité, soit parce qu’avec le temps la pièce est devenue plus unique et donc plus désirable.

Le dessus de l’entonnoir est représenté par des plantes foisonnantes. Représentant la richesse et la diversité des « récoltes », mais également l’aspect écologique du recyclage et du tri. La structure de cette grande machine sculpturale est constituée de racks de stockage provenant des entrepôts et mettant donc en avant une des phases essentielles du travail d’Oxfam et de ses collaborateurs.

Cette « machine bénéfique » se termine par une sorte de ruban suspendu qui induit un mouvement circulaire de par sa forme et donne l’impression d’avoir créé des pièces uniques, telle une manufacture génératrice de valeur par son activité et le travail de ses collaborateurs. Ce grand ruban permettra de mettre en évidence un bon nombre de pièces données par les particuliers et les créateurs pendant toute la durée de l’évènement.

En dehors de cette machine génératrice de valeur, le pop-up contient différents autres éléments clefs. À l’entrée, une station de réception où l’on peut accueillir les généreux donateurs et déballer les pièces qu’ils apportent sur un bureau de récupération, muni d’une lampe de travail pour mieux voir les vêtements lorsqu’ils sont déballés et ainsi valoriser le don et la personne donatrice.

À l’étage supérieur du pop-up, une installation symbolisant un podium de défilé prend place au milieu de la pièce et met en scène bon nombre d’éléments employés au quotidien lors du tri et du stockage des pièces par Oxfam. Une sorte de nouvelle entité sculpturale est créée et montre ces pièces sous un autre jour.

Différents racks et petits trolleys récupérés dans les stocks d’Oxfam permettent d’exposer les vêtements, que ce soit en les suspendant à un cintre ou en les présentant pliés. Des boîtes en en carton de différentes tailles permettent de moduler les espaces de présentation en fonction des pièces données.

Dans l’optique de montrer que la seconde main permet de récolter des « pépites », des pièces rares ou devenues plus rares, mais également que le monde de la mode s’est mobilisé pour l’évènement, l’ensemble de l’intervention se pare d’une finition dorée en référence à un certain mode de communication et de présentation dans le monde du luxe.

Ce traitement par la couleur permet également de voir quelle a été l’intervention dans cet « empty shop » et de mieux se différencier par rapport à des éléments architecturaux préexistants.

La participation de grands créateurs, mais également la volonté de mettre en avant le côté original et en quelque sorte exclusif de certaines pièces de seconde main nous a également poussé à détourner graphiquement les codes des grandes marques de luxe au profit d’Oxfam en jouant avec leur logo sur la façade vitrée du magasin.

Quant au nom donné à la scénographie, « La fabbrica del valore », il est en italien pour évoquer une certaine vision du monde de la mode. Il fait également référence, en jouant sur le nom « La fabbrica del vapore », à un lieu d’exposition bien connu à Milan par les fashionistas et amateurs de design.

Surprendre tout en racontant l’histoire de la valorisation et la transformation des dons récoltés. Et tout ça en utilisant un maximum de produits et matières premières déjà existantes pour réaliser une scénographie.